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Une nouvelle policière se déroulant au Moyen-âge

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Message  Admin Mer 29 Juin - 7:56

Avril 2009 - Elise et Sophia - Collège Pierre et Jean Lerouge Chablis - 5ème - Mlle CABAU

Ecrire une nouvelle policière se déroulant au Moyen-âge


Il déplia les parchemins et commença sa lecture. Machinalement il humecta le bout de son doigt pour tourner les feuillets… Au bout de quelques pages, la fatigue le gagna et la tête lui tourna…Il décida de sortir prendre l’air…

…J’installai mes effets. L’auberge « Saint Pierre » semblait assez confortable. J’avais mis du temps à trouver les lieux car, la froidure de l’hiver, le chemin boueux, la nuit qui tombait et ma méconnaissance du bourg de Chablis m’avaient ralenti.
Le Duc de Melk avait fait appel à mes services car son neveu, Egbert de Poligny était mort brutalement la veille…C’était pour le moins étrange car le jeune homme était en fort bonne santé et de nature vigoureuse. Il avait été retrouvé, au matin, inanimé au lavoir, il était alors plus près de la mort que de la vie. On avait immédiatement fait appel à l’une de ces guérisseuses que l’on appelait plus couramment sorcières mais cela avait été vain. La femme supposait qu’il était mort empoisonné par de la ciguë.

Le lendemain, laudes sonnaient lorsque je sortis pour me rendre directement chez la victime. Je venais de prendre bonne pitance à l’auberge et étais décidé à affronter le froid. J’arrivai à son ancienne demeure. Les volets de la bâtisse avaient été baissés et par les interstices je distinguai la flamme vacillante des chandelles. Malgré l’atmosphère de deuil, je frappai. Une grande femme à l’allure austère vint m’ouvrir. C’était la mère du mort. Elle était vêtue d’un bliaud de laine et d’une cape doublée de renard. Sa coiffe cachait l’ensemble de ses cheveux. Elle ne lâchait pas son mouchoir en soie de Damas. Elle paraissait réellement peinée. Je me présentai, elle m’autorisa à entrer et à mener mes recherches.
J’allai dans la pièce à vivre, elle comportait un grand bahut et quelques coffres. Un feu brûlait dans l’âtre. Les murs étaient parés de quelques portraits du défunt et des membres de sa famille. Au fond de la pièce se trouvait une porte. Madame de Poligny m’indiqua que c’était la salle de travail de son fils. J’y entrai, elle comportait une unique table à tréteaux et quelques coffrets. Des parchemins écrits en latin étaient éparpillés sur les planches. Je demandai la permission de les prendre car d’après la mère du décédé, Egbert les avait reçus le jour de sa mort.
Je me rendis ensuite dans la chambre du mort, il était étendu sur sa couche. Près de lui se trouvait sa cousine, Adélaïde de Melk, qui pleurait. Elle était habillée d’un bliaud recouvrant une chemise en soie de Chypre. Elle portait un mantel d’hermine tenu par un fermail orné de diamants et d’émeraudes. Elle était coiffée d’un hénin.
Elle parut étonnée de me voir là et s’éclipsa, avant que j’aie pu l’interroger.
De l’autre coté de la pièce se tenait Agnès Siegfried. Elle avait les yeux rougis d’avoir trop pleuré. Elle portait une robe de lin et avait revêtu une pèlerine en fourrure de martre retenue par un lacet de cuir. J’attendis qu’elle sorte et la rattrapai au passage pour la questionner :
« - Je suis l’un des gardes du Prévôt chargé de l’enquête dis-je avec autorité. Quels étaient vos liens familiaux avec la victime ?
- C’était mon cousin, murmura t-elle.
- Le connaissiez-vous bien?
- Non, car nous n’avions que très rarement l’occasion de nous voir surtout depuis que le Duc de Melk lui avait confié la gestion du bourg de Chablis. Cependant je l’aimais beaucoup, m’assura-t-elle. »
Avant de la quitter je regardai à nouveau les portraits accrochés aux murs. Elle dut suivre mon regard car elle s’empressa d’ajouter : « Egbert tenait à conserver ces vieux portraits ». Je m’excusai et dis que j’avais un rendez-vous mais que je les rejoindrais pour la célébration funèbre et la mise en terre.

Je frappai à l’Obédiencerie, un novice m’accueillit. Un grand silence régnait. Il me fit traverser une cour et nous passâmes devant les caves où des moines élaboraient un des vins les plus célèbres du royaume. Arrivé au pied d’une tour, il me quitta. Je gravis les escaliers menant à la salle Rouge, où étaient rangés les manuscrits. Elle était très grande, tout en longueur, les étagères étaient en bois sculpté et ornées de dorures. Le moine responsable du scriptorium portait une robe de bure. Avec son accord, je consultai les manuscrits concernant le Duc de Melk.

Après quelques vaines recherches, je finis par trouver ce que je cherchais. Dans l’un des manuscrits, celui qui semblait le plus ancien, il manquait cinq ou six feuillets. Ils avaient été arrachés très proprement… on aurait pu s’y tromper. Je sortis les pages manquantes de mon manteau et les relus discrètement. Je demandai par qui et quand ce manuscrit avait été consulté pour la dernière fois. Le moine me répondit que c’était Messire Siegfried, trois jours auparavant.

Mon enquête me menait donc à l’époux d’Agnès Siegfried, que j’interrogeai :
« -Etes-vous sorti le soir du meurtre ? lui demandai-je.
- Oui, me répondit-il vivement.
- Quel était le motif de cette sortie nocturne ?
- Je revenais de chez un ami. D’ailleurs lorsque je suis passé vers le lavoir, j’ai vu mon serviteur Humbert penché sur l’eau, me confia t-il.
- Quelle heure était-il environ ?
- Les cloches venaient de sonner complies, me renseigna t-il.
- Etait-il seul ou accompagné ?continuais-je.
- Il était seul j’en suis certain, me dit-il sans me regarder. »
Je le remerciai et lui demandai s’il voulait bien avoir l’obligeance de faire venir son serviteur.
Il se leva rassemblant les pans de sa houppelande et allait quitter la pièce quand je le rappelai.
« - Puis-je vous poser une dernière question ?
- Si cela vous est indispensable, me répondit-il avec une pointe d’agacement.
- Comment a-t-il réagi à votre arrivée ? demandai-je.
- Il s’est relevé et m’a dit qu’il attendait un ami, affirma-t-il en sortant »

Cependant que j’attendais le serviteur, j’observai la pièce. Je me trouvais dans la grande salle. En face de moi un feu crépitait dans une cheminée de pierre. Le long de l’un des murs se trouvait un coffre en bois. A l’opposé de la pièce il y avait un grand bahut. J’en étais là de mon observation lorsque Humbert fit son entrée.
Il portait un épais coutil et un pantalon. Il était chaussé de sabots. Il me salua et je lui permis de s’asseoir. Je scrutai son regard, il était mêlé de crainte et de résignation. J’allai droit au but :
« - Je suis l’enquêteur Wilson Sirius envoyé par le Prévôt. Qu’avez-vous fait le soir du meurtre ? Interrogeai-je sans détour.
- Je me suis promené le long du bief, j’attendais un ami, me répondit-il hésitant.
- Y a-t-il des témoins ?poursuivis-je.
- Non, car mon ami n’est pas venu, me répondit-il en baissant les yeux.
- Savez-vous pourquoi ?
- Non, me répondit-il. Et comme il ne semblait pas désireux de s’attarder sur la question, je changeai de sujet.
- Votre maître m’a dit que vous étiez penché sur la rivière à son arrivée.
- Oui, car je venais de perdre mon bonnet qui était tombé dans l’eau, m’assura t-il. »
Je le renvoyai et lui demandai de prévenir son maître que je me retirais. Il acquiesça et sortit précipitamment.


Je passai la nuit à me questionner. Au matin, je bourrai ma pipe de feuilles de poirier et sortis. Un vent glacial soufflait. Ma cape se soulevait à chaque bourrasque. Mes pas me conduisirent au lavoir. Il était encore désert. J’observai et remarquai qu’il y avait des éclats de glace rougeâtres, ils étaient tachés de sang. Je découvris aussi un fermail en or orné de perles et de pierres précieuses, je le ramassai et le mis dans ma poche. Les laveuses commencèrent à arriver.

Ne sachant que faire, je me rendis ensuite à l’enterrement de la victime et pénétrai avec la famille dans l’église. Pour l’occasion nous rentrâmes par la grande porte de la collégiale Saint Martin. Elle était recouverte de ferrures toutes différentes les unes des autres. Quatre colonnes en pierre et un tympan comportant quatre arcs de cercle l’entouraient. Juste au dessus de l’entrée, on voyait un mouton sculpté au centre d’une croix et autour, des animaux imaginaires. L’église était dédiée à Saint Martin car ses reliques avaient été emmenées ici par les moines de Tour fuyant les barbares.
L’atmosphère de la collégiale était glaciale et humide. L’assemblée se recueillait en silence. Je remarquai qu’Adélaïde n’était pas présente. Devant l’autel orné de pierres roses et blanches, était posé le cercueil. Je m’agenouillai dans la chapelle rayonnante. Face à moi, se trouvait une statue de la Vierge en couleur. Elle avait les mains jointes devant elle et semblait prier. Un rayon de soleil pénétrant par les vitraux l’illumina. Après la cérémonie, les moines vêtus de leur longue robe de bure posèrent délicatement le cercueil dans la fosse et le recouvrirent de terre. Je quittai la famille et retournai à l’auberge « Saint Pierre ». A mon arrivée, je trouvai, sur le seuil de ma chambre, une poule morte, signe de mauvais présage.
Je constatai avec effroi et stupeur que mes effets avaient été fouillés. Quelqu’un était venu dans l’espoir de trouver… Je me précipitai vers le coffret où j’avais rangé le fermail. Hélas, ce que je redoutais le plus s’était produit, il avait disparu…

En rangeant, je trouvai, sous un meuble, un mouchoir de soie de Chypre. Il était brodé aux initiales : AM. Ce mouchoir semblait accuser Adélaïde de Melk.


Avant de faire le point avec le Duc je décidai d’aller interroger à nouveau un membre de la famille d’Egbert. Je me rendis donc chez la victime. J’y retrouvai sa mère. Elle m’ouvrit avec tristesse et accepta de répondre une nouvelle fois à mes questions :
« - Savez-vous si les relations entre Adélaïde et votre fillot étaient bonnes ?
- Elles étaient tendues car Adélaïde espérait se marier avec Egbert mais elle se méfiait de la concurrence d’Agnès. »
Mon raisonnement était simple : le jour de l’enterrement Adélaïde n’était pas là, trop occupée qu’elle était à l’auberge. On ne risquait pas de la soupçonner, la croyant éperdue de chagrin.
« - Et avec Agnès Siegfried ? continuai-je cachant mon enthousiasme.
- Ils aimaient s’écrire, mais ne pouvait se voir, au grand malheur d’Agnès. En effet, le Duc de Melk avait renié sa fille aînée, m’informa-t-elle.
- Comment, Agnès est donc la fille du Duc ? m’étonnais-je.
- Mais oui, c’est aussi la demi-sœur d’Adélaïde, m’annonça-t-elle.
- A sa naissance, Agnès Siegfried s’appelait donc Agnès de Melk ! m’exclamai-je.
- Tout à fait ! Son père, le Duc, voulait un successeur mâle, il l’a donc écartée et a pris son neveu Egbert, mon fils, à sa place. Il a ensuite eu Adélaïde lors de son remariage. »

Cela changeait tout : AM pouvait correspondre à deux personnes différentes… Elle me raccompagna à la porte et je retournai à l’auberge. Désormais, j’étais convaincu que la criminelle était l’une des deux sœurs.

Je décidai de retourner chez les Siegfried. Ce fut le serviteur qui m’ouvrit, il m’introduisit dans le salon. Il m’annonça que ses maîtres étaient partis pour le moment. Je l’interrompis et lui dis que c’était lui que je désirais voir. J’aperçus un portrait d’Agnès. Je m’en rapprochai lentement… et mes soupçons se confirmèrent :... Agnès portait un fermail… le même que celui que j’avais trouvé au lavoir .Je me tournai alors vers Humbert et lui dis que j’avais découvert le criminel. Je le rassurai sur son sort et lui demandai de m’expliquer pour quelle raison il m’avait raconté toutes ces balivernes.
« - Mes maîtres m’ont payé pour vous mentir. Aidez-moi ! S’ils me trouvent en votre compagnie je suis un homme mort. »
A présent, tout devenait clair. Agnès m’avait menti à propos de ses relations avec son cousin. Les feuillets trouvés chez le mort provenaient d’un livre que son mari avait été le dernier à lire. J’en conclus qu’il était complice. Il y avait le fermail qu’Egbert avait sans doute perdu au lavoir et qui avait appartenu à Agnès. Et enfin, il y avait le mouchoir signé Agnès de Melk et non Adélaïde de Melk qui n’était pas arrivé tout seul chez moi. Je me précipitai à l’auberge à la recherche d’un coursier. J’écrivis mon message et demandai à un messager de le faire parvenir au Duc de Melk.

Quelques heures plus tard, Agnès, encadrée de deux gardes vêtus de leurs chaperons bicolores finissait d’avouer son crime. Elle reconnut avoir imbibé les coins des feuillets de parchemin avec une décoction de ciguë, avant de les transmettre à son cousin. Elle espérait que la mort de celui-ci lui permettrait de retrouver sa place de première héritière du Duc de Melk.

« - Mais il reste cependant un point que je voudrais éclaircir, c’est le sang qu’il y avait au lavoir, confiais-je à Humbert.
- Ne vous inquiétez pas messire, c’était tout simplement, que la veille du meurtre le sol était verglacé et une femme a glissé se cassant le nez.
-Voilà qui me rassure ! »
Il restait au duc de Melk à décider de la sentence. Il avait laissé entendre qu’il ferait pendre la coupable et son complice…


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